
Ce sont des citoyens au bout du rouleau qui ont fait part de la coupe d’arbres illégale, des feux à ciel ouvert et des travaux de remblayage qui se sont déroulés sur un lot boisé de leur secteur : le chemin forestier. Leurs interventions auprès de la Ville de Lévis auront duré environ six mois et n’ont, selon eux, rien donné.
Par Marie-Christine Patry
mc.party@journaldelevis.com
« On a l’impression de faire rire de nous », a lancé Keven Fassett, résident de la rue des Sizerains. C’est que depuis le mois d’avril dernier, les résidents dénoncent régulièrement les actions du propriétaire du terrain, qui procède à l’abattage d’arbres sans permis, qui allume des feux à ciel ouvert et remblaye. Par courriels à la conseillère du secteur, Anne Ladouceur, par des représentations au conseil d’arrondissement et au conseil de ville et par des appels au service d’urbanisme, les résidents ont demandé à la Ville d’intervenir.
Toutefois, au final, le propriétaire ne recevra aucune pénalité. En effet, Christian Brière aux communications de la Ville de Lévis a indiqué qu’après une analyse du dossier, la Ville avait pris la décision de ne pas remettre d’amende, qu’il était « hasardeux » pour elle de procéder ainsi. Les travaux ont cependant dus être stoppés, indique-t-il, jusqu’à ce qu’un projet domiciliaire soit présenté. « S’il avait fait les choses dans les règles de l’art, il aurait pu faire la coupe de bois », a-t-il expliqué.
Mais pour les résidents Mélanie Tremblay et Keven Fassett, c’est à la ville que revient le blâme pour ce déboisement illégal sur près de 3000 mètre carré. « On n’en veut pas à l’entrepreneur parce qu’il profite tout simplement des largesses de la Ville », poursuit M. Fassett. Mélanie Tremblay, dont le lot en question voisine la propriété, aurait prévenu Mme Ladouceur, le 27 avril dernier puisque les propriétaires avaient débuté l’abattage d’arbres quelques jours auparavant. Ont suivi des feux à ciel ouvert, parfois sans surveillance. « Les pompiers ont dû se déplacer à deux ou trois reprises », a raconté Mme Tremblay. Et c’est sans parler des inconvénients des travaux qui étaient réalisés sept jours sur sept. Mme Tremblay aurait également vu apparaître de la terre haute de 5 mètres derrière chez elle pour les travaux de remblayage alors que ce ne serait, selon les informations qu’elle a obtenues, que deux mètres qui seraient autorisés. Soulignons que pour les travaux de remblayage, le propriétaire a toutefois obtenu une certification.
La crainte de voir apparaître des jumelés ou des condos
Au-delà de ses travaux, Mme Tremblay dit craindre ce qu’elle verra apparaître à cet endroit dans quelques années. C’est que, semble-t-il, l’acquéreur du lot, serait spécialisé dans les condos et les jumelés. Ce qui nécessiterait par contre un changement de zonage. Elle soupçonne la ville de pencher plus souvent qu’autrement du côté des promoteurs. À cet effet, M. Brière se fait toutefois rassurant et souligne qu’il est très rare qu’un zonage unifamiliale soit modifié.
Quant à Mme Ladouceur, conseillère du secteur, elle a expliqué s’être occupé du dossier qui est ensuite passé aux mains du Service à la clientèle. Concernant le délai de réaction de la ville, elle a souligné que « ce ne sont pas des dossiers qui sont rapides ». Elle soupçonne toutefois que la sortie publique de ce dossier, qui était alors en pleine campagne électorale, soit un peu politique, Mme Tremblay ayant signé la mise en candidature de son opposante, Nassiba Hammou. Au moment de mettre sous presse, le propriétaire Jean-Guy Turcotte, n’avait pas retourner notre appel.
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